DOT Jean (Baptiste) 1879-1914

Portait InconnuJean DOT
Mort pour la France
à 35 ans

 

Je m’appelle Jean DOT et je suis né le 22/01/1879 à Champvert au lieu-dit la Plante Coppin.

Mes parents, Jacques DOT, journalier, et Marie GAUTHÉ s’y sont mariés l’année précédente.
Mes ancêtres paternels habitaient Decize et ses environs, (Saint-Léger-des-Vignes, Devay, Fleury-sur-Loire, Avril-sur-Loire, Luthenay-Uxeloup,).
Du côté maternel, ils étaient plus à l’est, de Champvert en passant par Verneuil, Diennes-Aubigny, Limanton et jusqu’à Moulins-Engilbert.
Je suis l’aîné de 7 enfants, nous sommes 3 garçons et 4 filles. Quatre d’entre eux sont morts en bas-âge avant leur troisième anniversaire. Seuls ma sœur Marie née en 1885 et mon frère Gaspard[1], le petit dernier de la fratrie, né en 1897, arriveront à l’âge adulte.
Mes parents ont vécu une année à Champvert, puis ils ont ensuite déménagé à Saint-Léger-des- Vignes en 1880, dans un premier temps à la Croix de Monpieu, en 1881: au Riau des Crottes/Beaucirdieu, en 1883 : rue de la Loge,  en 1896 : dans la rue voisine : Sirnelle.
En 1896, à 17 ans, je suis ouvrier à la verrerie de Saint-Léger des Vignes.

En novembre 1900, j’effectue mon service militaire.
Principale caractéristique physique, je suis roux : yeux, cheveux et sourcils.
Je suis envoyé à Nancy au 79ème Régiment d’Infanterie, matricule 3477. Mais je change rapidement de régiment pour inaptitude physique, malgré ma taille de 1,73 m.
À la fin du mois de décembre, je suis incorporé au 20ème Escadron du Train en caserne à Versailles avec le matricule 932. Je passe ensuite au 16ème escadron du Train sous le matricule 2018 en septembre 1901 et pars pour la campagne de Tunisie.
Je dois être ce qu’on appelle une forte tête ce qui me vaut d’être envoyé à la 1ère compagnie de fusiliers de discipline en juin 1903 avec le matricule 999. Pour cette raison, on ne m’accordera pas le fameux certificat de bonne conduite à la fin de mon service en novembre 1903.
Je reviens habiter à Saint-Léger-des-Vignes, rue de la Loge où je suis journalier.
En janvier 1905, à 26 ans, je me marie avec Marie Louise FOULET à Devay. Nous habitons Saint-Léger-des-Vignes où naîtra notre premier enfant, André, fin septembre 1905.
Nous partons ensuite près d’Imphy, à la Turlurette commune de Sauvigny-les-Bois en 1908, année où naîtra notre fille Jeanne.
En 1911, je travaille comme usinier.

En 1913, nous venons habiter à Devay, et j’en partirai en Août 1914 pour le 64ème Régiment d’Infanterie territorial de Nevers.
En octobre, je suis détaché au 160ème Régiment d’Infanterie et je rejoins Méaulte dans la Somme.
Mon régiment participe à la course à la Mer en Picardie.
Le 2 novembre, embarquement en chemin de fer pour la Belgique. Poperinghe est une ville belge non occupée par les allemands, située à 35 kms de Dunkerque en province de Flandre occidentale, c’est un incontournable point de ralliement. Camps d’instruction, dépôts, hôpitaux ont surgi au milieu des houblonnières. La traversée de la ville est pour nous l’occasion d’un spectacle infiniment curieux et symbolique : c’est une fourmilière de troupes de toutes nations, Anglais, Canadiens, Écossais pittoresques, Hindous et Goumiers[2], soldats d’Afrique ou d’Asie, tous résolus, impassibles et confiants. La terre entière s’est levée pour voler au secours du Droit outragé. Le 160ème cantonne tout d’abord à Boesinghe[3].
Après avoir tenu la ligne, alors bien imprécise, aux environs du canal de l’Yser, il se porte dans la nuit du 6 au 7 à Vormezeele.
L’ennemi a une forte artillerie et s’en sert activement ; nos bivouacs sont arrosés ; notre marche est ponctuée par les coups de 210.
En entrant dans le village, des hommes tombent, frappés par des balles parties d’on ne sait où. La situation est on ne peut plus confuse.
Deux bataillons s’établissent entre ce village et Saint-Eloi, prêt à s’engager.
Le 9 novembre au matin, le régiment passe en première ligne.
Nos hommes ont attaqué avec un entrain endiablé, sous le feu de nombreuses mitrailleuses.
Les 8 et 107èmes compagnies sont presque anéanties ; la 7ème vient combler les vides. Dans la nuit, le bombardement se poursuit avec une extrême violence ; jamais encore on n’avait subi un pareil tir d’anéantissement.
Le 10, à 11 heures, une attaque ennemie en masse force la ligne tenue par les Coloniaux et la compagnie Turquet. Le bataillon Nicloux, ainsi découvert et tourné, se défend avec un acharnement sans pareil.
Accablé sous le nombre, il est bientôt disloqué, morcelé, anéanti. Seuls quelques hommes rejoindront nos lignes.
Les Allemands font preuve d’une violence extrême, mais nos hommes tiennent la position avec une énergie non moins égale. L’adjudant Félix CURIEN tue dix-sept ennemis de sa main. Deux hommes de la 4ème compagnie sont cernés et faits prisonniers après une résistance furieuse, puis parviennent à rejoindre les nôtres : leurs mains sont brûlées à force d’avoir tiré.
Et quand le régiment est relevé, le 11 au matin, 350 hommes seulement répondent à l’appel. Les autres ont payé de leur sang le fleuron nouveau.

Signature Jean DOT


Jean sera tué à l’ennemi entre le 9 et le 11 novembre 1914, à Saint-Eloi en Belgique, il avait 35 ans.
Il sera déclaré « Mort pour la France » par le tribunal de Nevers le 19/04/1920.
Son décès sera transcrit à Devay le 05/05/1920.

Carte Ypres Jean DOT
Carte Ypres
[1] Son frère Gaspard servira de janvier 1916 à septembre 1919 dans divers régiments d'Infanterie et de Tirailleurs. Il gardera des séquelles ayant une totale surdité de l'oreille droite et une très importante de l'oreille gauche.
[2] Les goumiers marocains étaient des soldats appartenant à des goums, unités d’infanterie légères de l'armée d'Afrique composées de troupes autochtones marocaines sous encadrement essentiellement français.
[3] Boesinghe, Vormezeele et Saint-Eloi sont des communes situées près d'Ypres en 1914 (aujourd'hui, elles ont été intégrées à Ypres).
Fiche Mémoire des Hommes : ici
Fiche Matricule : ici et ici
Carte Jean DOT
Dernier combat

Extrait de mon arbre généalogique :

arbre-jean-dot-a4-paysage.jpg

En savoir plus su ma Généalogie (Geneanet)…


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